島、美しい島 ► Libre

Pandora Hearts - Lacie by Seren Yalçın

Le soleil irradiait de tous ses feux, ce jour-là; ses chauds rayons commençaient déjà à bronzer la peau laiteuse de la jeune fille qui, assise en tailleur, observait la Grande Bleue. Celle-ci s'étendait à perte de vue devant ses yeux émerveillés, si bien que l'on n'en voyait pas le bout; les reflets de l'astre créaient un doux scintillement à la surface de l'eau, semblable à de la poussière d'étoile. Une douce brise en provenance du sud secouait les feuilles des nombreux arbres de l'île, tout comme les cheveux de la demoiselle: agacée, elle repoussa une mèche rebelle de son visage, avant de la coincer derrière son oreille. Plus loin sur la plage, elle vit, à sa gauche, les débris calcinés de l'avion qui jonchaient le sol, qui donnait un air lugubre et angoissant au portrait; à sa droite, un sentier naturel semblais donner sur une forêt qui, aux premiers abords, paraissait gigantesque. Mieux valait ne pas s'y aventurer seule, pour le moment. Dieu seul sait sur quel animal sauvage elle pouvait tomber. Comme si l'on avait lu dans ses pensées, une éclaboussure vint soudainement arroser l'adolescente. Là, devant elle, se tenait un dauphin sauvage, sa belle robe grise et mouchetées luisante au soleil. C'était la première qu'elle voyait cet animal de si près - il n'était qu'à quelques mètres d'elle. Fascinée, Nami allongea son bras devant elle, juste au-dessus du rostre du mammifère, qui ne semblait pas du tout effrayé par l'humaine. Tout sourire, cette dernière caressa doucement son museau, prenant d'infinies précautions pour ne pas l'apeuré. Il émit un petit couinement satisfait, avant de replonger sous l'eau sans plus de cérémonies.
« Quel animal fascinant... » pensa-t-elle. Elle savait les dauphins sociables, mais pas à ce point. Comme l'adolescente adorait les animaux, c'était toujours une belle expérience que d'interagir avec eux et qui plus est, elle avait toujours eu un don particulier avec ceux-ci.
Fatiguée d'être assise, Nami opta pour une position couchée; elle s'étendit donc sur le dos, tout en devinant des formes amusantes aux nuages. Son regard se perdit dans l'azure du ciel, et son esprit divagua sur de bien plus sombres pensées; elle pensa aux événements de la veille.

Les dernières vingt-quatre heures avaient été chaotiques; en y repensant, Nami eu un frisson d'effroi. La jeune fille se rappelait les cris - de douleur ou de terreur, elle n'aurait su le dire - des flammes et des explosions successives qui ébranlaient le sable fin de la plage, tout comme de l'insupportable odeur de chair brûlée; elle empestait encore ses narines. Si l'on devait peindre l'enfer, ce tableau serait tout à fait approprier. Seul le paysage idyllique de l'île rappelait son appartenance à la planète Terre, un détail qui, à présent qu'un jour nouveau avait débuté, ne manqua pas d'éblouir Nami. Ici, la nature reprenait ses droits, là où l'homme ne semblait jamais avoir mis le pied avant eux.
« C'est une bonne chose. » s'entendit-elle dire; sa voix n'était guère plus qu'un murmure. Elle soupira. Malgré tous ses efforts pour laisser le passé derrière, elle ne pût ignorer l'atroce image de ses parents ensanglantés et défigurés par les flammes, qui flottait encore dans un coin de sa tête. Ce seul souvenir suffisait à faire jaillir une vague de larmes; pourtant, n'avait-elle pas fait son deuil? Ne s’était-elle pas juré d'être forte et de ne plus pleurer? Tant de questions se bousculaient dans sa tête, son cœur balançant entre le chagrin et une rage noire contre l'univers entier, qu'elle ne se connaissait pas. Pourquoi lui avoir enlevé les êtres qui comptaient le plus à ses yeux? Qu'avait-elle fait pour mériter un si grand malheur et un exil au beau milieu de cette île maudite? Ses sanglots se firent plus violents encore; folle de rage, elle tenta de fracasser une roche de son petit poing, mais tout ce qu'elle réussit à briser, ce sont ses os et sa chair, d'où coulait un sang rouge et poisseux.
« Aah! »